Didier LANGUILLAUME raconte …
Pourquoi surnomme-t-on les habitants
d’Izy : « les Nions » ?
« Un soir, un groupe de gars d’Izy croient que le soleil se couche dans le Bois d’Amoy … Les voilà partis avec une grande mue pour chercher le soleil. Ils le ramènent et l’enferment dans la grange à Marie-Connette.
Le lendemain matin, ne voyant pas le soleil, les gars de Bazoches apprennent que les gars d’Izy l’ont barboté. Il s’en suit de sacrées discussions autour de quelques chopines.
A cette époque-là, il y avait 4 horloges au clocher de Bazoches ; à Izy, il
n’y en avait pas… Les gars d’Izy ont dit à ceux de Bazoches :
- Vous avez quatre horloges, nous on n’en a point. On vous redonne le soleil si vous nous donnez une horloge.
C’est depuis ce temps là qu’il n’y a plus que trois horloges au clocher de Bazoches et qu’il y en a une au clocher d’Izy. »
Texte écrit par D. Languillaume en février 2016
« les Nions » = « les Niais »
une mue : une cage à poules en grillage
Marie-Connette : une habitante d’Izy
barboté : volé
une chopine : un pichet de vin
La légende que rapporte la tradition orale est belle et amusante … où il apparaît que les habitants d’Izy n’étaient pas si niais que cela. Mais qu’en est-il en réalité ?
Sur l’une des premières cartes postales de Bazoches datée de 1903, il ne figure pas d’horloge sur la face nord du clocher alors qu’il en est une sur le côté ouest. Etait ce pour donner l’heure sur la place du marché (au premier plan) ou au Curé dont on aperçoit devant l’église le presbytère à travers les arbres ?
Pourquoi l’heure au clocher ?
Dès l’origine, l’horloge publique du clocher a pour fonction de synchroniser la vie sociale du
village. C’est elle qui, en principe, donne l’heure de référence pour la communauté villageoise. Son rôle est complémentaire de celui des cloches qui sonnent les heures. Celles-ci furent installées
dans les clochers pour appeler les fidèles de la paroisse à la messe (différentes cérémonies religieuses) ou à la prière (angélus), quand ce n’était pas pour alarmer la population (tocsin). Les
activités se calent alors sur ces sonneries ; l’angélus donne le signal de faire ou d’abandonner telle ou telle chose.
A Bazoches, c’est l’horloger du village ou le garde-champêtre qui a eu la responsabilité de la bonne marche des horloges.
De nos jours, l’heure est indiquée en de nombreux endroits mais l’habitude de la lire au clocher subsiste. L’horloge reste le symbole fort d’une identité communale, en témoigne quelquefois ici ou là les réclamations et débats sur les sonneries diurnes et nocturnes.